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CARET 2011 : La parole aux théoriciens des télécoms

La première conférence africaine sur la régulation et l’économie des télécommunications referme ses portes ce vendredi 28 avril à 17h. La 2nde journée des travaux a été marqué par diverses communications sur des thèmes variés. Mais tous conviennent de l’importance qu’il faut accorder aux TIC pour tirer meilleur profit. Certains participants apprécient la rencontre et reviennent sur certains thèmes développés ce jeudi. 
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Saïdou Yanogo (Burkina Faso) : Je suis le directeur général des télécommunications au ministère des transports, des postes et de l’économie numérique du Burkina Faso.
La CARET arrive à point nommé dans l’évolution du secteur des TIC puisqu’il est reconnu qu’elles participent au développement. Une telle conférence permet de partager les voies et les mécanismes par lesquels les technologies contribuent au développement économique et d’aider les politiques que nous sommes à savoir les orienter de manière à favoriser davantage l’impact de ces technologies sur l’économie. C’est vraiment un cadre de réflexion, comme vous le constatez, ouvert aux académiciens, eux qui disposent d’outils scientifiques pour faire des analyses, pour étudier les corrélations et proposer des solutions scientifiques pour maximiser la contribution des TIC au développement économique de nos pays.
Les thèmes sont très variés et d’un très grand intérêt. Il y en a qui sont des études économétriques approfondies, tout comme des analyses. C’est d’un très grand intérêt pour moi, de par ma position de directeur général des télécommunications. Ils aboutissent sur des recommandations qui nous éclairent sur ce que nous pouvons faire pour que le développement du secteur soit favorisé. 
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Cheikh Abdallahi Cheikh Baye ( Mauritanie) : Je suis le conseiller du président de l’autorité de régulation de la Mauritanie, chargé de l’audit et de l’inspection interne. Mon exposé a porté sur l’analyse du marché mobile en Mauritanie de 2001 à 2010 sous l’angle de l’évolution des revenus des opérateurs qui correspondent dans ce cas à des dépenses des usagers, sur l’évolution des prix, sur l’existence de la concurrence en Mauritanie et sur la sensibilité de la demande téléphonique en Mauritanie c’est-à-dire l’élasticité de la demande par rapport au prix.
Ce travail a été exclusivement mené sur la base des données publiques disponibles sur le site de l’autorité de régulation et s’appuie sur des outils de modélisation économique assez aisés à manipuler. Le calcul du surplus et le calcul de l’élasticité ont permis d’aboutir à un certain nombre d’enseignements. Le premier, c’est que la concurrence a été bénéfique pour le consommateur, parce que le modèle dégage un surplus du consommateur qui s’élève à plus de 70 milliards de francs CFA de 2001 à 2010.
Le deuxième, c’est que la demande téléphonique en Mauritanie est fortement élastique par rapport au prix. Nous constatons que chaque fois que l’un des trois opérateurs présents sur le Marché mauritanien fait une offre promotionnelle de bonus de 100%, il y a une forte ruée des consommateurs vers les cartes de recharge. J’aurais voulu faire une analyse comparative avec les autres pays, malheureusement je n’ai trouvé aucune étude disponible dans l’espace francophone sur le sujet.
Je salue l’hospitalité burkinabè et la qualité de l’organisation de la conférence ici à Ouagadougou. Les différents participants se sentaient très impliqués et cela augure de débats très fructueux sur le sujet à l’avenir Inch Allah. 
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Inoussa Traoré (Burkina Faso) : Je suis doctorant en sciences économiques à l’université Ouaga II et chargé de projet à l’association Yam Pukri. J’ai rédigé ma communication sur la base de mon mémoire de DEA en économie qui traitait des effets des TIC sur la croissance économique au Burkina Faso. Il s’agissait de voir à un niveau macro-économique, par quels canaux, les TIC peuvent contribuer à la croissance économique du Burkina Faso et d’essayer de mesurer ses effets aussi bien sur le taux de croissance de l’économie que sur la productivité du travail, la productivité globale des facteurs.
Il ressort que globalement les TIC contribuent à la croissance avec une faible élasticité de la production au capital technologique. Il y a aussi un effet des progrès techniques dû essentiellement aux externalités positives de réseaux, externalités qui peuvent s'expliquer par le fait que certaines personnes n’ont pas entrepris des investissements dans les TIC, mais ils bénéficient des retombées sur les investissements des autres. Cela contribue à l’économie de façon globale.
J’ai formulé des recommandations sur la base des principaux résultats issus de l’étude, des recommandations aussi bien académiques que politiques. Certaines recommandations visant à inciter, à stimuler et à diffuser des questions des TIC relèvent des autorités gouvernementales qui peuvent prendre des mesures de défiscalisation ou des mesures de promotion des importations de matériels. Il y a aussi la formation du capital humain pour que les technologies soient utilisées de manière efficiente. Ces recommandations sont malheureusement restées à l’université.
Je suis impressionné par l’organisation de la CARET et je félicite l’ARCEP pour l’initiative. Je les exhorte aussi à aller vers le monde des chercheurs afin de voir dans quelle mesure ils peuvent contribuer davantage dans la production scientifique. Certaines recommandations peuvent servir aussi bien aux régulateurs qu’aux autorités. Si l’ARCEP peut développer des mesures allant dans le sens d’encourager la recherche et intégrer l’université dans leurs approches, ce sera davantage salutaire.
Source: Lefaso.net

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Ce blog est le lieu pour moi de partager mes idées sur comment la gestion des TIC peut contribuer au développement de nos pays. Mon nom est Inoussa TRAORE, je suis originaire du Burkina, je prepare actuellement une thèse en sciences économiques à l'université Ouaga II, je suis également chargé d'études, de recherche et de formation à l'Association Yam Pukri

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mercredi 30 novembre 2011

CARET 2011 : La parole aux théoriciens des télécoms

La première conférence africaine sur la régulation et l’économie des télécommunications referme ses portes ce vendredi 28 avril à 17h. La 2nde journée des travaux a été marqué par diverses communications sur des thèmes variés. Mais tous conviennent de l’importance qu’il faut accorder aux TIC pour tirer meilleur profit. Certains participants apprécient la rencontre et reviennent sur certains thèmes développés ce jeudi. 
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Saïdou Yanogo (Burkina Faso) : Je suis le directeur général des télécommunications au ministère des transports, des postes et de l’économie numérique du Burkina Faso.
La CARET arrive à point nommé dans l’évolution du secteur des TIC puisqu’il est reconnu qu’elles participent au développement. Une telle conférence permet de partager les voies et les mécanismes par lesquels les technologies contribuent au développement économique et d’aider les politiques que nous sommes à savoir les orienter de manière à favoriser davantage l’impact de ces technologies sur l’économie. C’est vraiment un cadre de réflexion, comme vous le constatez, ouvert aux académiciens, eux qui disposent d’outils scientifiques pour faire des analyses, pour étudier les corrélations et proposer des solutions scientifiques pour maximiser la contribution des TIC au développement économique de nos pays.
Les thèmes sont très variés et d’un très grand intérêt. Il y en a qui sont des études économétriques approfondies, tout comme des analyses. C’est d’un très grand intérêt pour moi, de par ma position de directeur général des télécommunications. Ils aboutissent sur des recommandations qui nous éclairent sur ce que nous pouvons faire pour que le développement du secteur soit favorisé. 
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Cheikh Abdallahi Cheikh Baye ( Mauritanie) : Je suis le conseiller du président de l’autorité de régulation de la Mauritanie, chargé de l’audit et de l’inspection interne. Mon exposé a porté sur l’analyse du marché mobile en Mauritanie de 2001 à 2010 sous l’angle de l’évolution des revenus des opérateurs qui correspondent dans ce cas à des dépenses des usagers, sur l’évolution des prix, sur l’existence de la concurrence en Mauritanie et sur la sensibilité de la demande téléphonique en Mauritanie c’est-à-dire l’élasticité de la demande par rapport au prix.
Ce travail a été exclusivement mené sur la base des données publiques disponibles sur le site de l’autorité de régulation et s’appuie sur des outils de modélisation économique assez aisés à manipuler. Le calcul du surplus et le calcul de l’élasticité ont permis d’aboutir à un certain nombre d’enseignements. Le premier, c’est que la concurrence a été bénéfique pour le consommateur, parce que le modèle dégage un surplus du consommateur qui s’élève à plus de 70 milliards de francs CFA de 2001 à 2010.
Le deuxième, c’est que la demande téléphonique en Mauritanie est fortement élastique par rapport au prix. Nous constatons que chaque fois que l’un des trois opérateurs présents sur le Marché mauritanien fait une offre promotionnelle de bonus de 100%, il y a une forte ruée des consommateurs vers les cartes de recharge. J’aurais voulu faire une analyse comparative avec les autres pays, malheureusement je n’ai trouvé aucune étude disponible dans l’espace francophone sur le sujet.
Je salue l’hospitalité burkinabè et la qualité de l’organisation de la conférence ici à Ouagadougou. Les différents participants se sentaient très impliqués et cela augure de débats très fructueux sur le sujet à l’avenir Inch Allah. 
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Inoussa Traoré (Burkina Faso) : Je suis doctorant en sciences économiques à l’université Ouaga II et chargé de projet à l’association Yam Pukri. J’ai rédigé ma communication sur la base de mon mémoire de DEA en économie qui traitait des effets des TIC sur la croissance économique au Burkina Faso. Il s’agissait de voir à un niveau macro-économique, par quels canaux, les TIC peuvent contribuer à la croissance économique du Burkina Faso et d’essayer de mesurer ses effets aussi bien sur le taux de croissance de l’économie que sur la productivité du travail, la productivité globale des facteurs.
Il ressort que globalement les TIC contribuent à la croissance avec une faible élasticité de la production au capital technologique. Il y a aussi un effet des progrès techniques dû essentiellement aux externalités positives de réseaux, externalités qui peuvent s'expliquer par le fait que certaines personnes n’ont pas entrepris des investissements dans les TIC, mais ils bénéficient des retombées sur les investissements des autres. Cela contribue à l’économie de façon globale.
J’ai formulé des recommandations sur la base des principaux résultats issus de l’étude, des recommandations aussi bien académiques que politiques. Certaines recommandations visant à inciter, à stimuler et à diffuser des questions des TIC relèvent des autorités gouvernementales qui peuvent prendre des mesures de défiscalisation ou des mesures de promotion des importations de matériels. Il y a aussi la formation du capital humain pour que les technologies soient utilisées de manière efficiente. Ces recommandations sont malheureusement restées à l’université.
Je suis impressionné par l’organisation de la CARET et je félicite l’ARCEP pour l’initiative. Je les exhorte aussi à aller vers le monde des chercheurs afin de voir dans quelle mesure ils peuvent contribuer davantage dans la production scientifique. Certaines recommandations peuvent servir aussi bien aux régulateurs qu’aux autorités. Si l’ARCEP peut développer des mesures allant dans le sens d’encourager la recherche et intégrer l’université dans leurs approches, ce sera davantage salutaire.
Source: Lefaso.net

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